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Le champ des rêves

 XI : Recommencer à vivre

Yayoi sentit une larme glisser le long de sa joue. Jun lui serra instinctivement la main comme s'il voulait lui transmettre sa force.

-Je ne réussis pas à croire qu'elle soit morte, elle... - sa voix se transforma en un sanglot étranglé.

 Don't let yourself go

'Causes everybody cries

Elle l'avait su seulement quelques jours auparavant, mais cela ressemblait tellement à une tragédie, ça c'était passé le jour du départ de Tsubasa pour le Brésil. Après   avoir tenté en vain de lui téléphoner à la maison, Yayoi était allée au club de Nankatsu où Ishizaki lui avait dit la nouvelle: Sanae était morte avec son père dans un incident d'auto. Cela semblait impossible De plus, sa mère avait abandonné son habitation en toute hâte sans laisser d'adresse, on ne savait pas dans quel cimetière Sanae avait été enterrée... on aurait voulu aller au moins l'y trouver, lui porter ces fleurs rouges qui lui plaisaient tant.... Aucune trace d'elle n'était restée, seulement celle division abandonnée dans les vestiaires du Nankatsu.

And everybody hurts

Sometimes

Jun regarda de nouveau le visage rougi de sa manager et décida qu'il ne pouvait pas la laisser seule avec sa douleur. Sa décision prise il la leva.

- Tu as besoin d'une sortie.
- Une... sortie ?


- Exact ! Avec ces journées il est   impossible que tu gâche ta vie enfermée dans la maison... je suis sûr que Nakazawa aurait été d'accord avec moi.

Yayoi se laissa réchauffer par le sourire doux de Jun avant de sourire à son tour.

- Et les entraînements ?
- Pour une journée même sans moi... et ensuite dans la vie il n'y a pas que le football.

Yayoi fut surprise de la phrase du capitaine de Musashi. Elle aurait juré de ne jamais entendre une déclaration comme celle-là sortir de sa bouche... dans la vie il n'y a pas que le football... cela ne voudrait pas dire que... mais non ! Qu'est-ce qu'elle allait chercher! Elle devait cesser les fantaisies !

Take comfort in your friends

And everybody hurts

Ils s'étaient promenés le long du   parc citadin. De temps en temps Yayoi regardait avec appréhension Jun, elle ne voulait pas qu'il se fatigue à cause d'elle... dans sa convalescence. A chaque tour cependant Jun lui répondait avec un regard tranquille et rassurant. Se promener sur l'herbe souple des prés était agréable, mais vite Yayoi décida qu'ils s'étaient promenés assez   et s'assit aux pieds d'un grand arbre. La saison automnale descendait à   travers les rameaux allégés en dessinant des étranges tâches sur les vêtements et les visages des deux adolescents.

Yayoi regarda le ciel limpide, il  brillait comme jamais en cet après-midi de septembre. Elle ferma pour quelques instants.

- Qu'est-ce que tu éprouves quand tu fermes les yeux ? Lorsque je le fais il me semble que pas seulement   mes yeux, mais tout mon visage se remplit de lumière rose et de chaleur. C'est une sensation belle... je pourrais rester ainsi pendant des heures.

Jun regarda Yayoi assise sur le pré du parc qui tenait son visage tendue vers le ciel comme si elle voulait le boire. Elle le regarda droit dans les yeux et pensa qu'elle n'avait jamais rien vu d'aussi beau.

- Même moi... pour des heures.

Yayoi encaissa ces mots et rougit en le surprenant à la fixer avec un regard différent.

- Je peux jeter un coup d'oeil à la revue que tu as acheté ? - demanda la fille en cherchant à cacher son embarras.

Jun ouvrit la revue qu'il tenait entre les mains, naturellement c'était une revue de football. Au fond   il n'avait pas résisté à la tentation de l'apporter avec lui. Le capitaine des Musashi essaya de s'appuyer au tronc noueux de l'arbre, mais c'était une position trop désincommode. Il regarda autour en -cherchant une solution et naturellement son regard se posa sur Yayoi.

- Je peux m'appuyer sur tes jambes ? Comme ça, tu vois toi aussi.

Jun avait fait cette demande sans y penser, le fait de connaître Yayoi depuis tout ce temps et d'avoir partagé avec elle une grande partie de ses douleurs,  lui avait fait acquérir une confiance et une spontanéité qui n'avait pas d'égal même avec ses parents. Yayoi regarda le garçon, d'abord étonnée, mais elle lut une telle ingénuité dans ces yeux châtains qu'elle consentit en souriant. Parfois Jun  ne se rendait pas compte qu'il la mettait dans l'embarras avec certaines demandes ou certains commentaires. Au fond il était rester un enfant et ne pensait probablement pas que leur rapport changerait tôt ou tard pour elle tout avait déjà changé depuis longtemps, peut-être même que ça n'avait jamais été un rapport d'amitié.

Jun commença à feuilleter la revue en commentant de temps en temps les photos ou les articles. Avec un geste presque automatique Yayoi commença à caresser ses cheveux longs et souples.

- Ah, mais ce n'est pas l'équipe de Wakabayashi ?
- Donc... ah oui c'est l'Amburgo ! Mais regarde ils ont acheté un nouveau gardien... étrange... donc "la société de l'Amburgo signe un nouveau contrat avec le talentueux Mirko Muller. bla bla bla Après le grave accident qui a touché son premier gardien japonais Genzo Wakabayashi"...


- Accident ? !


- Il me semble, mais ils n'en disent pas plus... seulement qu'il est de blessé... voyons... à une jambe pendant un match amical. Certes s'ils ont signé avec un nouveau gardien ça signifie que la blessure de Wakabayashi est grave !


- Pauvre Wakabayashi ! Alors qu'il semblait si heureux en Allemagne ! Mais pourquoi est-ce que nous n'en avons rien su ?!


- Probablement que nous ne l'aurions jamais su ! Ces derniers temps je ne lit pas beaucoup de journaux...

Yayoi il fit glisser ses doigts entre les cheveux de Jun pendant qu'il roula les yeux en soupirant satisfait comme un chat qui ronronne. Cette période avait été intense pour Jun, la thérapie, il revenait enfin à la vie tous les jours. Il n'avait pas eu beaucoup de temps pour les autres... même pas pour elle, mais maintenant...

- Et si ça devenait une habitude, ça te va ?
- De quoi ? - Yayoi regarda le visage du garçon appuyé sur ses genoux.


- Ceci... venir dans ce parc et reposer de tout, ensemble.

Yayoi ne réussit pas à retenir une   larme, mais Jun avec les yeux fermés ne s'en aperçut pas.

- D'accord capitaine.

* * *

Il y avait un autres cas "critique". Cette fois un garçon, un champion de football qui refusait la fusiothérapie. Il avait subi une opération aux ligaments croisés du genoux... rien de grave pour une personne normale, mais pour un athlète... la chose était plus compliquée. Maintenant c'était devenue une habitude pour elle de résoudre ces situations, on disait qu'elle savait "entrer en contact" avec les malades. Peut-être parce qu'elle avait vécu une situation semblable à la leur, même si elle avait pensé arrêter. Ensuite par le fait qu'elle étudiait pour devenir fusiothérapeuthe et ainsi son "mentor" lui confiait souvent ce type de problèmes à résoudre, disant qu'une bonne fusiothérapeuthe devait avant tout établir un rapport de confiance avec le patient et l'auto-convaincre que la thérapie est indispensable pour faire des progrès. Certes, comme elle la disait, ces progrès il faut vouloir les faire, et c'était exactement sur ce point qu'elle devait travailler aujourd'hui. De plus il s'agissait d'un garçon japonais et ainsi il  lui avait semblé naturel que c'était à elle de l'affronter

- Il est assis sur le rebord de la fenêtre. On le met là chaque jour pour regarder dehors, je lui ai dit plein de fois que c'était dangereux, dans ses conditions, il pourrait tomber ! Mais rien ! C'est comme s'il ne m'entendait pas ! Quel garçon indisposé. Et il ne veux pas parler de football, mais il ne se sépare jamais de ce ballon. Bah ! Vous êtes vraiment étranges vous les japonais. Tu veux que je t'accompagnes ? - l'infirmière Rauer lui serra la main pour solliciter sa réponse. Peut-être qu'ils étaient tous un peu bizarre dans cet hôpital ?
- J'y arriverai toute seule, merci   - en disant ceci la fille qui maintenant connaissait sa mémoire se laissa tomber sur le banc près de la fenêtre. S'il l'avait senti s'asseoir, le garçon ne la regarda pas. Il resta immobile sur le rebord. Le regard perdu dans la lumière du premier après-midi.


- J'ai entendu dire que tu ne voulais pas faire de la réhabilitation.

Sanae perçut dans la clarté le rire amer du garçon près d'elle.

- Réhabilitation ? Ne me fais pas rire ! Je peux à peine me promener sans boiter.
- Il faut d'abord que tu commences par te promener.


- Comme  ?

Genzo Wakabayashi regarda incrédule la personne méconnue. Mais pourquoi voulait-elle savoir ce qui s'était passé? Et ensuite elle parlait sans le regarder, une chose qu'il ne supportait vraiment pas.

- Comme tu le dis - le ton s'était fait coupant - rien ne seras comme avant. J'étais le meilleur tu comprends ? Le meilleur gardiend'Europe, sais-tu comment on m'avait surnommé ? Hein ? Super Great Goal Keeper1 J'étais un dieu, les gens m'adoraient ! La dernière partie que j'ai joué, mes fans ont envahis le terrain, on a du les disperser pour commencer la rencontre. Et ensuite un stupide incident et on se retrouve bloqué pour un an... un an ! Et mon entraîneur n'est plus très convaincu que je sois indispensable à l'équipe. "J'espère que vous vous rétablirez Wakabayashi", des "Souhaits Genzo" et entre temps ils faisaient signer un contrat à un nouveau gardien... je les encule tous.

If you're on your own

En this life

The days and nights are long

You're sure you've had too much

Of this life

To hang on

Genzo étudia les réactions de la jeune fille, mais il ne réussissait pas à déchiffrer l'expression de son visage. Cependant elle ne répliquait pas, marque qu'elle l'écoutait...

- Ma carrière est finie, ma vie est finie... qu'est-ce que tu veux que j'en fasse de me promener ? ! Qui voudra faire entrer dans son équipe son équipe un gardien qui a arrêter pendant un an avec une jambe hors d'usage ?

Mais pourquoi ne disait-elle rien ? Elle devait être impressionnée, c'était normale du reste, elle avait du entendre parler de lui à la tv ou dans les journaux. Son accident avait fait beaucoup de bruit. Maintenant elle lui aurait fait une excuse pour avoir été insolente, mais il s'attendait qu'elle lui fasse signer autographe après ce qu'il lui avait dit...

- Mais qu'est devenu le Super Great Goal Keeper ? Autodétruit?
- Autodé... mais comment oses-tu !?


- Non ! Comme tu oses.

Le ton de la fille était si sec et décidé qui Genzo n'eut pas la force de répliquer.

- Il est vrai je ne peux pas te comprendre, on ne peut pas comparer une souffrance à une autre et nous sommes tout différents et éprouver les mêmes choses seraient impossibles. Mais n'as-tu regardé autour ? Ou étais-tu trop occupé   à te regarder devant le miroir et à te répéter combien tu as été malchanceux? Sais-tu ce que donnerait la moitié des gens de cet hôpital pour avoir les chances que tu as ? La certitude de réussir à se promener ! La certitude de vivre ! Et si le football est vraiment ta vie pourquoi ne la reprends-tu pas ? !

Sometimes everything is wrong

Now it's time to sing along

When your day is night hold on

Hold on

Genzo regarda de nouveau la fille. Le visage rougi et les poings serrés, les yeux perdus dans n'importe quel horizon. Maintenant qu'il la regardait mieux il lui semblait presque la connaître depuis toujours... mais non, ça ne pouvait pas être. Et en plus personne n'aurait jamais osé lui jeter au visage la réalité aussi brutalement. Le garçon soupira.

- Je te l'ai déjà dit. Je peux me promener, mais les médecins disent que j'ai seulement une possibilité sur cent de pouvoir rejouer au niveau professionnel.
- Et si tu es aussi sûr de toi comment peux-tu faire confiance à des étrangers ?
- Mais... - Genzo était confondu.


- Tu vois cette enfant blonde près   de la balustrade ?

Genzo chercha la chambre avec le regard jusqu'à ce qu'il détermina une enfant aux longs cheveux blonds. Elle devait avoir au moins douze ans, mais elle en montrait beaucoup  moins avec de ce corps exagérément subtil et ces deux yeux bleus énormes grands ouverts sur un visage d'une pâleur lunaire. Les muscles étaient négociés   en noeud dans la tentative de déplacer une des deux jambes qui semblaient sans vie de quelques centimètres en avant. Genzo sentit une étreinte à l'estomac pendant qu'il la regardait, mais chassa cette sensation et continua à feindre de l'indifférence.

- Elle s'appelle Katy, à quatorze ans et a la leucémie.

Ces trois mots liés ensemble katy... quatorze ans... leucémie vaguèrent dans l'air pour quelque seconde avant de retomber sur le garçon en des mots lourds comme des pierres.

When you think you've had enough

Of this life

Hang on

- La maladie est en stade avancé et elle commence à perdre l'usage de ses jambes. Ils doivent les transplanter dans quelques mois, malheureusement ils n'ont pas encore trouvé un donateur compatible. Pourtant elle ne se rend pas. Elle vient ici tous les jours pour s'exercer à se promener et maintenir ses muscles actifs. Elle dit qu'elle veut être en forme lorsqu'elle retournera courir dans le jardin avec les autres enfants. Et sais-tu une chose? Je ne l'ai jamais entendue se plaindre ou dire que sa vie n'avait plus aucun sens... au contraire ! Même si elle est si jeune elle est depuis toujours dans cet hôpital, les gens qui n'ont plus de moral vont parler avec elle, lui demandent conseil, espoir. Et elle donne tout sans rien demander en échange

Everybody hurts

Sometimes

Everybody cries

Sometimes

Genzo sentit quelque chose se dénouer pendant qu'il regardait cette enfant si petite lutter accrochée à la balustrade contre un destin si horrible.

-Lorsqu'ils m'ont dit que je n'avais que très peu de possibilités de voir....

Genzo sursauta. Voir ? Il regarda mieux la fille. Voilà parce que son regard semblait perdu dans le vide! Elle était aveugle !

-... je m'étais convaincue que ma vie était finie. Je ne pouvais plus distinguer les couleurs, les lumières du monde me semblaient trop cruelles, trop injustes. Je ne pensais pas à lutter, je ne faisais rien d'autre que pleurer comme tu te fais ! Ensuite j'ai connu Katy et je lui ai raconté mon histoire et sais-tu ce qu'elle m'a dit ? Que je devais être heureuse parce que j'avais au moins quelque espoir de retrouver la vue. Ce fut comme ressentir une nouvelle force en moi... Katy me sauva de même et moi je ferai tout pour ne pas la décevoir... pour ne pas me décevoir.

Don't let yourself go

'Causes everybody cries

And everybody hurts

Sometimes

Les yeux liquides de la fille étaient pleins de force, de nouveau Genzo laissa son regard se perdre pour un instant dans ces yeux si chauds et sûrs. Ensuite il les abaissa comme vaincu.

- Et où je le trouve tout ce courage, tout cet espoir dont tu parles.

Pour la première fois qu'il l'ai rencontrée la fille lui sourira.

- En toi ! Tu verras qu'il abonde et tu n'auras qu'une chose en tête, réussir le but que tu te seras fixé !

Genzo regarda de nouveau la fille qui entre temps s'était levée.

- Bon, je t'attends dans la salle de fusiothérapie.
- Comment tu t'appelles ?


- Ah oui, j'ai oublié de te le dire. Je suis assistante en fusithérapie. Sanae Shwartz.

Sanae... ce nom... mais ce n'était pas possible ! Et en plus ce nom n'était pas japonais... cependant...

- Anego ? ! - Genzo prononça ce nom si lointain dans le temps de sa mémoire presque avec hésitation, comme s'il pouvait se casser au contact de l'air.
- Pardon ?

Le visage de Sanae semblait confus, perplexe. Il était évident que la fille n'avait pas la moindre idée de quoi signifiait ce nom. Il s'était leurré... mais non peut-être que s'était mieux ainsi, il voulait fermer ses liens avec le passé.

- Rien, excuses je... t'ai prise pour une autre.

Il vit la fille sourire avec compréhension avant de s'éloigner en suivant la direction des murs. Après quelques minutes il se leva lui même en s'appuyant lourdement à des appuis. Sa jambe droite semblait ne pas vouloir bouger, mais peut-être que quelque chose pouvait vraiment changer, peut-être... il sentit l'espoir dont lui avait parlé la fille s'imposer lentement même dans son coeur et pensa qu'au fond ce n'était pas une si horrible journée que ça.

Yeah everybody hurts

Sometimes

Everybody cries

Sometimes

Everybody hurts

Sometimes

Everybody hurts sometimes

Je sais hold on, hold on

To know you'roi not halo

ParisSailorGenzo@aol.com

 

 

 

 

 

 
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