Chapitre 43 : Une décision
déterminante
Le train passa la frontière allemande, elle était
de nouveau en France, elle se sentait encore plus loin de lui….
Elle repensait à son rêve ; elle s’éloignait
de lui, le regard dur, il lui échappait, chaque fois qu’elle
lui prenait la main, il volait en éclat, pourquoi ?
Les révisions prirent tout son temps des vacances, elle
fêta juste le Nouvel An avec ses amies. Les partiels étaient
durs mais elle avait travaillé. Nadia venait juste de recevoir
ses notes, plutôt correctes. Mais elle n’y faisait
pas vraiment attention ; elle faisait toujours ce rêve,
sauf que désormais Genzô partait avec une autre fille
et elle un autre garçon. Elle ne pouvait s’imaginer,
que pour sa part, cela puisse être possible un jour.
Genzô s’entraînait d’arrache pied, Hambourg
était deuxième à un point de Munich qu’ils
devaient affronter prochainement. Il tentait de ne pas penser
trop à elle mais il la portait un peu dans son cœur,
en lui sans arrêt, comme si elle était dans son sang,
dans son souffle. Elle ne l’avait jamais quitté,
elle était toujours dans chaque cellule de son corps.
Nadia sortait des cours quand elle vit une silhouette d’un
garçon qui lui faisait penser à quelqu’un,
d’ailleurs elle le voyait de temps en temps… ;
- Salut Nadia !!
- Romain !!! Tu t’étais fait discret dernièrement
!!!
- Je prépare ma vengeance contre Hambourg !!!!
- Laisses tomber, contre Genzô tu ne fais pas le poids !!!
- S’il n’y avait qu’en foot que je ne fais pas
le poids contre lui !!!!
- Ne commences pas !!!
- Alors tes vacances à Hambourg ?
Elle lui expliqua à peu près tout, il ne put contenir
sa peine de savoir qu’il l’avait définitivement
perdue. Mais au moins elle était heureuse :
- Je suis désolé Romain, tu ne dois pas être
triste, promis ?
- J’ai une faveur à te demander.
- Dis toujours.
- Un baiser, un seul….
- Je ne peux pas Romain, je ne veux pas. Je suis désolée
: j’aime Genzô.
- C’est vrai, tu as raison, excuses-moi.
- D’ailleurs, tu ne penses pas que je devrais être
avec lui à Hambourg ?
- Pourquoi il ne viendrait pas à Paris ?
- Je ne veux pas !!!
- Moi non plus, je tiens à ma place au PSG, on a suffisamment
été en concurrence, enfin si on peut dire ça,
parce que c’était plutôt de la concurrence
déloyale.
- Romain, tu es un garçon mignon, qui peut être romantique
s’il arrête d’être dragueur !!!! Crois
moi tu te trouveras une copine, regardes autour de toi !!!
- Tu m’as toujours considéré comme un dragueur,
mais qui te dit que j’en suis un ? Je n’ai peut-être
pas eu plus de copines que Wakabayashi !
- Ça m’étonne, rit la jeune fille.
- Oui, bon pas grave : mauvais exemple. Alors, tu vas partir à
Hambourg ?
- Je ne sais pas, j’hésite.
- Va au moins jusqu’à la licence !!!
- Pour être franche, je ne tiendrai pas 3 ans sans lui !!!!
- Mais si vous deux un jour ça casse, tu n’auras
pas fait d’études.
- Tu as raison, j’y ai pensé !!!répondit elle,
le regard inquiet.
- Bah, y’a pas de risque !! se rattrapa t’il.
- Je pourrais continuer mes études en Allemagne, je suis
bilingue maintenant !!!!
- C’est une bonne idée !!! Tu me préviendras
avant de partir, tu sais tu auras toujours une place particulière
dans mon cœur Nadia.
- Merci Romain, répondit elle en lui prenant la main tendrement
puis elle la relâcha et partit.
Quelques jours plus tard, elle avait réservé une
place dans un avion pour Hambourg, elle était anxieuse
: elle n’avait pas prévenu Genzô, que faire
s’il refuse ; non il était bien trop triste chaque
fois qu’elle partait.
Romain l’accompagna à Roissy Charles de Gaulle.
Nadia était dans ses pensées mais Romain lui parla
:
- Alors, c’est ici que nos chemins se séparent,
c’est dommage, j’aimais bien déjeuner avec
toi de temps en temps.
- Oui, c’était sympa !!!
- Je sais que tu faisais ça pour moi, merci.
- Je t’en prie, c’est normal, tu es comme un ami.
- Tu as toujours la même position à propos de ma
demande ?
- Romain !
- Quoi ? Ce n’est qu’un baiser, rien d’autre…
- Non, ce n’est pas qu’un baiser, si je te l’ai
refusé déjà à Hambourg, ce n’est
pas pour accepter maintenant.
- Oui, excuses-moi !
Le jeune homme approcha son visage de celui de la jeune fille,
ses lèvres tentèrent de rencontrer celles de Nadia,
à quelques millimètres, à peine…
- Romain ! Elle venait de le gifler, pas trop fort évidemment.
- Au revoir, à un jour peut-être.
- Au revoir Romain, répondit gentiment la jeune fille,
puis elle embrassa tendrement la joue giflée du garçon.
Genzô était sur le chemin du complexe sportif d’Hambourg
lorsqu’il reçut un coup de téléphone
:
- Wakabayashi… Oh Salut… ouais ça va !...
ça fait longtemps que je n’ai pas eu de tes nouvelles…
Bien sûr que l’on peut être ami, pourquoi pas
?... Oui, je sors avec Nadia … oui en effet elle vit à
Paris… On peut se voir après l’entraînement,
vers 16h…
Nadia arriva à Hambourg vers 14h, de là, elle
prit un tramway jusqu’à la gare puis se rappela que
Genzô ne devait pas être là, elle se souvint
alors que sur le canapé il lui avait dit :
- Tiens, c’est une carte de membre des supporters d’Hambourg,
je sais que tu n’es pas pour nous mais ça te sera
utile pour aller à des matchs ou l’entraînement.
Elle décida donc d’aller à l’entraînement
du club, elle devait donc prendre un tramway pendant 30 min pour
arriver sur place.
14h, Genzô et tous les autres joueurs commencèrent
l’entraînement : footing pendant 30 min.
14h30. Genzô partit s’entraîner avec Mr Ingelhart
et les deux autres gardiens du club sur un stade à part.
Nadia arriva enfin, elle s’avança à l’entrée,
montra le badge puis une fois dans les gradins, elle chercha Genzô
: il n’était pas là, pourquoi ? Elle vit Kartz,
les autres satanés joueurs qui avaient participé
à la finale contre Liverpool mais pas une trace de son
Genzô. Elle chercha Mr Ingelhart mais lui non plus n’était
pas là, tous comme les gardiens ; elle conclut donc que
Genzô viendrait plus tard.
16h30. Fin de l’entraînement, Genzô était
inquiet : le match contre Munich avait lieu samedi prochain, il
devait être à la hauteur notamment contre Schneider.
Il prit une allée vers le parking pour rentrer.
Nadia, comme quelques supporters, attendait de croiser Genzô.
Elle se mit au bord de l’allée menant au parking,
derrière des barrières. Elle vit Genzô arriver
et le visage de la jeune fille devint resplendissant. Il n’était
plus qu’à 5 mètres, 4, 3,2,1 ….
Quelle déception ; il était passé à
côté d’elle sans même la voir alors que
Kartz la vit :
- Eh Nadia quelle surprise !!!
- Oh Kartz !!
- Tu peux m’appeler Hermann. C’est Gen qui va être
content.
- Ouais, bof, répondit elle tristement.
- Tu sais il est très préoccupé par, par…
Kartz regarda en direction du parking, il vit Genzô :
Il se tut : Genzô discutait tranquillement avec Amanda
(bah oui c’est elle qui lui a téléphoné
!!). Il était décontracté même souriant.
C’est Romain qui avait raison. Quand je pense que
j’ai refusé de l’embrasser, le pauvre, alors
que Genzô…
- Nadia, il y a sûrement une explication ; tu sais Amanda
est une gardienne, c’est tout.
- Ne t’inquiètes pas, je vais mettre les choses au
point.
- Tu veux …
- Non merci, je vais me débrouiller. Merci Hermann, à
plus.
- Ouais, à plus.
Au bout de 15 min, Genzô arriva dans son quartier en compagnie
d’Amanda :
- C’est joli ici, remarqua Amanda.
- C’est aussi bien chez tes parents !!!
- On va chez toi ?
- Je ne pense pas Ingelhart-san !!!
- Tu pourrais m’appeler Amanda maintenant.
- Non !
- Pourquoi ? Nadia sera jalouse ?
- C’est pas le problème !
- Pff, elle ne te fait pas confiance alors que tu la laisses seule
à Paris !!
- On se fait confiance, on s’aime, répondit Genzô.
- C’est vrai, excuses-moi. Je voulais m’assurer qu’elle
ne te fera pas souffrir.
- Mais non, il n’y a pas de risque. Viens, je vais te montrer
mes tous nouveaux gants et mes accessoires de musculations, c’est
géant.
Les deux jeunes restèrent un petit quart d’heure,
Amanda n’essaya rien ; elle avait son temps Nadia étant
à Paris !!! En partant :
- Tu sais, n’hésites pas à me parler, Wakabayashi,
si ça ne va pas avec Nadia. Je suis une fille : je peux
la comprendre !!!
- Merci, ça ira !!!
17h10. Nadia était enfin arrivée, elle monta les
escaliers puis en chemin elle croisa … ; Amanda, elle était
sur le palier de l’appartement de Genzô et souriait.
Amanda fut surprise de croiser Nadia mais prit son air triomphant
face au visage déconfis de Nadia. Une fois Amanda descendue
elle hésita, resta immobile puis se décida à
monter.
Genzô allait se doucher quand il entendit sonner. Il ouvrit
et vit …
- Nadia ? C’est bien toi !
- Il me semble que oui, répondit elle froidement. Il
n’a même pas prit le temps de se rhabiller, quelle
tenue…
Il la fit entrer puis la prit dans ses bras, la serrant du plus
fort qu’il pouvait : sans lui faire mal évidemment.
Nadia, malgré sa colère, se sentait revivre comme
si une nouvelle force se répandait en elle. Genzô
se sentait heureux, elle était tout près de lui,
il sentait la respiration inquiète de Nadia, la joue de
la jeune fille contre son torse…
Genzô la regarda perplexe puis elle lui dit :
- Il faudrait que je me lave les mains c’est pas très
propre vos transports en commun, demanda la jeune fille déchargée
quelque peu de sa colère. Tu es dans une tenue, j’te
jure !!!
- C’est pas grave on est tous les deux et j’allais
me doucher !!!
Mais en passant, elle vit le lit défait alors que Genzô
le fait tous le temps ; je rêve : il ne s’embête
pas trop quand je suis pas là !!! Il allait prendre une
douche, pff.
Genzô ne comprenait pas bien la réaction de sa
petite amie elle ne va peut-être pas bien, elle a peut-être
fais un mauvais voyage.
Il partit dans la salle de bain, tandis que Nadia était
dans le salon.
Il se recoiffait, se regardant dans la glace après avoir
retrouvé son sweat. Elle l’observait. Tout à
coup, il vit qu’elle l’observait mais ne se retourna
pas : il fixait toujours la glace mais il regardait l’image
de celle qu’il aimait comme pour percer à travers
son regard ses problèmes. Nadia observait le visage du
garçon, ses yeux dans le miroir, tentant de découvrir
une quelconque information sur ce qui c’était passé.
Au bout de 5 min, Genzô s’approcha doucement de
la jeune fille immobile et sans voix. Il posa ses mains de chaque
côtés des hanches de Nadia, la souleva arborant le
plus beau, le plus joyeux des sourires. Puis la reposant au sol,
il l’embrassa passionnément. Nadia n’écouta
que son cœur bien que sa raison lui disait de ne pas répondre
à se baiser et ne put résister face à ce
tendre geste. Elle se recula violemment, l’imaginant avec
Amanda… mon rêve était prémonitoire,
oh non, sniff
Genzô, surprit, affirma :
- Ça fait du bien de te voir, ma puce….
- Ah bon ?
- Bah oui, pourquoi ?
- Ça fait qu’un mois qu’on s’est pas
vu !!
- Un mois loin de toi, ce n’est jamais seulement un mois.
- Oh ?
- Non, je suis content que tu vives à Paris, comme ça
…
- Tu es tranquille, répliqua t’elle.
- Quoi ?
- Tu as très bien entendu, je t’ai vu, je ne suis
pas idiote…, mais elle éclata en sanglots.
Genzô resta estomaqué, il lui prit tendrement les
deux mains et lui murmura :
- Qu’y a t’il mon amour ?
- Arrêtes, sniff, je suis venu à ton entraînement,
sniff, tu es passé à côté de moi, sniff
et tu ne m’a pas vu !!!
- Je ne savais pas !
- Par contre Amanda, elle, tu l’as vue !!!!
- Mais, elle m’avait téléphoné…
- Et elle était chez toi !!! Quand je pense que j’ai
engueulé Romain et toi tu es avec…
- Arrêtes, tu ne me fais pas confiance ?
- Avoue qu’il y a de quoi douter ! Tu l’as vue pas
moi, je te retrouve torse…
- Il faut que je te le dise mille fois ? demanda Genzô tandis
qu’il avait posé son front sur celui de Nadia.
- Hein ?
- Oh, là haut, Kami-ai-sama (Dieu de l’amour, -sama
car il s’adresse à lui !!!Euh c moi ki a inventé
ce mot), il me faut une dérogation, je sais on ne le dit
qu’une fois mais il faut vraiment que je lui dise à
quel point je l’aim…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que Nadia l’embrassa
tendrement, un baiser plein d’amour comme elle n’avait
jamais eu l’initiative, jamais osé de lui donner
d’elle même.
- Tu me fais confiance ? demanda SGGK.
- Oui, sanglota t’elle.
- Mais alors ?
Elle se jeta dans ses bras et pleura :
- Je fais tellement de cauchemars Gen, je suis tellement bien
près de toi, sniff…
- Ma puce, ma douce Nadia ; ce n’est rien ! Je serais toujours
près de toi, chaque fois que tu en auras besoin. Si tu
veux, je peux venir de temps en temps te voir !!!
- A ce propos, Genzô, il faut que je te parles : j’ai
prit une décisions très importante….
|