Pour info, cette fic est axé sur Ben Becker, mon perso préféré !^^
Auteur : Kari (juin 2003)
Genre : dramatique, dark, romance, song fic (« Bring me to life d'Evanescence, ma chanson favorite du moment)
Disclaimers : J'aime pas les disclaimers, donc, d'habitude je n'en fait jamais ! Je fais un effort alors ! Aucun des persos ne m'appartient à part Aurore et quelques autres.
Partie
2 : « Got to open my eyes to everything »
Aucunes nouvelles.
« Si au moins on savait qu'il va bien »pensait Olivier.
Il s'en voulait, c'était lui son meilleur ami, il aurait du s'apercevoir plus tôt de l'état de Ben. A présent, il était si impuissant ! Il frappa violemment dans le ballon de foot qui se trouvait près de lui qui s'écrasa sur le mur en un bruit mat.
Aurore ne savait pas que faire du jeune homme. Il était encore sur le canapé. Ce n'était pas possible de dormir autant ! Elle l'observa, le pauvre, il semblait si éreinté !
« Mais je dois bosser moi ! »pensa-t-elle.
Elle mit sa main sur l'épaule du garçon et secoua doucement. Il émit un gémissement mais ne se réveilla pas. Elle secoua plus fort, il entrouvrit finalement les yeux.
-Il est temps que tu te réveilles mon gars, faut que je parte bosser moi !
Ben la regarda avec des yeux vitreux.
-T'es qui ?
-Ouais, on a même pas fait les présentations ! Je me demande pourquoi je te fais confiance !...Bon, moi c'est Aurore et tu es chez moi !
-...
-Et toi, tu t'appelles comment, dis ?
-Ben...
-Et tu fais quoi dans la vie ?
Ben eut un sursaut. Il secoua lentement sa tête, comme pour essayer d'effacer une vision qu'il avait eu. Aurore observa ses yeux, ils avaient perdu cette sorte de brume qu'ils avaient l'instant d'avant.
-Je, je suis footballeur.
-Footballeur ! C'est génial ! J'adore ça! Enfin, le foot je veux dire !
-Oui, footballeur, répéta-t-il, un footballeur qui n'en a rien à foutre de la vie!
Et sur ces mots il s'allongea sur le dos, cachant son visage entre ses bras. Aurore, choquée tout d'abord par la brutalitée de sa voix, se radoucit en l'entendant sangloter. Elle lui caressa les cheveux.
-Et, mon gars, dramatise pas, ce n'est pas parce que quelqu'un meurt qu'on doit être si défaitiste !
-Tu ne peux pas comprendre ce que je ressent ! Je n'ai plus personne !
-Tu n'as pas d'amis ?
Ben vit alors Olivier, Thomas, et tous les autres. « Mais je ne vais pas toujours leur demander de l'aide ! » Il se souvint soudain du mariage, du championat, tous les espoirs fondés en lui. Il soupira, que fallait-il faire ?
-Je suis...perdu.
Aurore souria, un grand sourire qui pouvait réconforter toutes les personnes qui le voyait.
-Ce n'est que ça ?
Elle lui prit la main.
-Alors laisse moi t'aider à trouver la sortie, ouvre donc tes yeux à toutes les choses de la vie.
got to open my eyes to everything
bring me to life
Olivier regarda Sanae, hagard, portant une main à sa joue rouge. Elle l'avait giflée.
-J'en ai vraiment assez ! cracha-t-elle, les larmes aux yeux, je veux me marier avec Olivier Atton ! Pas avec l'ombre de lui-même ! Tu n'es plus pareil Olivier, et ça, je ne peux plus le supporter !
-Sanae, je, je suis désolé...
-Pas d'excuses !le coupa-t-elle d'une violence qui ne lui était pas habituelle, je veux juste que tu cesses de te lamenter sur le sort de Ben ! Je suis sûre qu'il va s'en sortir et qu'il reviendra ! Alors pense un peu à toi ! A nous...
Olivier s'avança et enlaça sa fiancée, caressant ses cheveux soyeux. Il était même troublé par ce corps frêle entre ses grands bras qui, secoué par les pleurs tremblait. Il la serra plus fort contre lui. Il ne fallait pas qu'il la perde elle aussi.
Ben accompagnait Aurore. Sans vraiment le faire en fait. Il la suivait sans même savoir où il allait, où elle allait.
all this time i can't believe i couldn't see
kept in the dark but you were there in front of me
Sa vie n'avait aucun sens, et il n'arrivait pas à détacher cette idée de son esprit. La jeune fille devant lui s'arrêta et montra du doigt un grand parc.
-C'est ici que je « travaille » !souria-t-elle.
Ben la regarda perplexe et elle ria.
-Viens, dit-elle en lui prenant la main.
Dans d'autres circonstances, Ben aurait pensé que prendre la main d'une jeune fille de son âge aurait pu receler quelques traces d'un amour futur, ou d'une idylle. Mais là, il se laissa faire, docilement. Aurore, au contraire, rougissa un instant devant ce qu'elle faisait. Pourtant, elle n'avait pas honte. « C'est pour l'aider, le rassurer, on dirait un bambin. »
Elle s'assit sur un banc et fit signe à Ben de l'imiter.
Elle sortit d'un grand sac de cuir noir qu'elle avait apporté avec elle une toile, puis des pinceaux, de l'aquarelle...
Devant ces instruments qui lui étaient si familiers, Ben eut un hoquet de stupeur et jeta un oeil horrifié à Aurore, comme s'il venait de s'apercevoir qu'elle était en réalité un monstre ignoble.
-Ben, ça va ?demanda-t-elle d'une voix douce.
Il n'écouta même pas et détala en quatrième vitesse. Il fallait qu'il s'en aille, loin de tout ça, loin, loin... Il courut à en perdre haleine, traversant les routes, n'écoutant pas les klaxons des voitures et les injures des conducteurs qui lui étaient adressés. Il s'arrêta finalement, vingt mintutes plus tard, à bout de souffle et s'écroula sur le mur humide d'une sombre ruelle. S'il avait été lucide, il aurait remarqué qu'il avait courut aussi vite que personne, plus rapidement que Shingo Aoi. Il respira lentement et sortit de son manteau la poudre blanche. Il ne fallait surtout pas qu'il repense à ce qu'il venait de voir. Les mains tremblantes, il ouvrit le sachet.
-BEN !
Il tourna la tête. Aurore se tenait devant lui, rouge à cause de cette course poursuite, les cheveux en bataille, les habits dépareillés. Elle était visiblement très inquiète.
-Ben, répéta-elle plus lentement.
Elle aperçut se qu'il tenait en main.
-Ben, tu m'as fait courir !ria-t-elle imperceptiblement, tu es très fort. Tu le fais souvent ?
Tout en parlant, elle se rapprochait tout doucement, à pas de loup, sans perdre le garçon des yeux.
-C'est au foot que tu as appris ? A courir si vite je veux dire ?
Ben hocha un peu la tête sans quitter la jeune fille des yeux, lui non plus. Quand elle fut assez proche de lui, elle enlaça son corps glacé.
-Ben, ne me fais plus jamais aussi peur.
Au contact de la chaleur qu'elle dégageait, Ben se détendit peu à peu et rendit son étreinte à la jeune fille.
-Je, je n'aime pas la peinture ! lâcha-t-il.
Sans se décoller de lui, Aurore lui demanda à l'oreille :
-Mais pourquoi ?
-...
-Hum ?
-Parce que...parce que...hésitait-il, comme si cela lui coûtait de prononcer ses mots.
-Parce que ?l'encouragea-t-elle.
-PARCE QUE MON PERE ETAIT PEINTRE !cria-t-il.
Quelques passants, sur le trottoir les observèrent et chuchotèrent quelques commentaires à leurs voisins.
-Il n'y a pas de mal à être peintre , c'est un très beau métier et je suis certaine que ton père...
-Que sais-tu à propos de mon père !?s'emporta soudainement Ben.
Elle caressa son visage encore enfantin aux traits crispés.
-Chut...je sais que s'il était un peintre il devait être gentil, patient et il n'aimerait sûrement pas que son fils sombre ainsi. Et moi non plus d'ailleurs.
Ben ne répondit rien et n'osait plus lever les yeux vers cette fille qui l'envoûtait, lui jetait un sort. Un sort agréablement bon. Peut-être mieux que cette drogue d'ailleurs...
-Ben, donne moi le sachet.
La voix d'Aurore était calme, mais ferme. C'était un ordre et Ben le savait. La jeune fille lui sourit. Il lui tendit le sachet qu'elle prit rapidement. Il ferma les yeux et repensa à sa vie d'avant, à ses souvenirs, ses beaux souvenirs. A cette pensée, il souria. Aurore le prit par la main et l'aida à se lever.
-Alors, Ben ? Comptes-tu rester les yeux fermés pour toujours ?
Le sourire de Ben s'étira encore, et il se contenta de répondre :
-De toutes façons, même si je suis perdu dans le noir, tu es devant moi...
Ses paroles touchèrent Aurore en son for intérieur. Elle l'embrassa sur la joue et lui reprit la main. Ils partirent de la ruelle noire pour ressortir sur le trottoir ensolleillé. A la première poubelle, la jeune fille jeta un sachet qui contenait de la poudre blanche,...
all this time i can't believe i couldn't see
kept in the dark but you were there in front of me
i've been sleeping a thousand years it seems
got to open my eyes to everything
without a thought without a voice without a soul
don't let me die here
there must be something more
bring me to life
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