Chapitre 22 : Surprise
!
Genzô retira la casquette de Sakura laissant ses cheveux
se répandrent en cascade jusqu'à mi-dos. Genzô
eut le souffle coupé tellement qu'il la trouvait si belle.
Rémi et Tatsuo, qui assistaient à la scène,
sursautèrent en reconnaissant Sakura.
Rémi ébahi : Kinomoto-san
?! Mais tu as beaucoup changé !
Sakura : Vous croyez ?
Tatsuo : Tes cheveux ont poussé…
Sakura : Ah oui… Je n’ai pas eu le temps de les couper…
Genzô : Pourquoi les couper ? Tu es très bien comme
ça…
Sakura : …
Emilie : Et si on passait à table
?
Sakura récupéra sa casquette des mains de Genzô
puis prit place à table. Elle était assise à
côté de Genzô qui reprit sa place. Pendant
tout le long du repas, Sakura n'avait quasiment pas ouvert la
bouche et semblait renfermée sur elle-même. Genzô
se demanda ce qu'il s'était passé lorsqu'elle était
chez ses parents. Il essaya d'en parler avec Sakura en chuchotant,
mais la jeune fille ne l'avait à peine entendue et ne décrocha
pas sa mâchoire ce qui vexa profondément le jeune
garçon. Tatsuo, qui observait la scène, s'en aperçut
et en voulut à la jeune fille pour sa froideur.
Après le repas, Tatsuo alla voir Sakura en privé
avant de partir chez lui tandis que tous les autres allèrent
vaquer à leurs occupations à part Genzô qui
alla s'enfermer dans sa chambre.
Tatsuo : Kinomoto-san, tu te rends compte de ce que tu fais ?!
Sakura froide : Ce que je fais ?
Tatsuo courroucé : Oui ce que tu fais ! Ressaisis-toi !
Tu viens de vexer Genzô ! TU N’AS PAS LE DROIT
DE LE VEXER ! JE CROYAIS QUE TU L’APPRECIAIS !
Ces mots réveilla complètement Sakura qui resta
pétrifiée. Elle ne voulait pas le vexer. Elle ne
voulait pas en arriver là. Non pas à Genzô
! Elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle
n'avait pas fait attention que Genzô essayait de lui parler.
Lorsqu'elle avait parlé avec la mère de Genzô,
Sakura avait alors compris qu'il avait toujours été
déçu par l'attitude de cette dernière qu'il
en était devenu froid. Elle avait aussi compris que Genzô
n'avait pas le droit de l'appeler « Maman », mais
simplement « Madame ». Elle avait été
choquée d'apprendre que Madame Wakabayashi n'a jamais aimé
son fils unique.
Sakura souffla : Oh mon dieu… Je ne voulais pas…
Tatsuo : Mais qu’est ce que tu as ?
Sakura : Je suis désolée, j’étais perdue
dans mes pensées que je me suis rendue compte de rien !
Je m’en veux !
Tatsuo : Tu ferais mieux d’aller le voir tout de suite et
parle-lui !
Sakura : Oui, merci Coach Mikami !
Sakura gravit les escaliers 4 à 4 et alla à la
porte de chambre de Genzô. Elle frappa vigoureusement.
Sakura : Wakabayashi ! Ouvre-moi !
Genzô : Fiche-moi la paix ! Tu t’es moqué de
moi !
Sakura : Excuse-moi, Wakabayashi ! Je ne voulais pas te vexer
!
Genzô : Trop tard !
Sakura agacée : OUVRE-MOI CETTE PORTE, WAKABAYASHI
! JE PEUX T’EXPLIQUER POURQUOI JE NE T’AI PAS REPONDU
MAIS PAS EN TRAVERS LA PORTE ! ES-TU SI LACHE QUE ÇA ?!
DE PLUS, JE NE ME SUIS PAS MOQUEE DE TOI ! SI TU NE M’OUVRES
PAS CETTE PORTE A CAUSE DE TON ENTETEMENT ET TA FIERTE, IL NE
ME RESTERAIT PLUS QU’UNE SEULE CHOSE A FAIRE !
Genzô : VA-T-EN !
Sakura anéantie : J’aurai mieux fait de mourir…
J’AURAI MIEUX FAIT DE MOURIR ! TU VEUX QUE JE ME
SUICIDE DE NOUVEAU ?! JE NE VOULAIS PAS EN ARRIVER LA ! CROIS-MOI
!
Genzô resta sans voix : Sakura voulait de nouveau se suicider.
Il se rappela cette sensation qu'il avait eue quand elle l'avait
fait 2 semaines après la condamnation d'Anna. Non, il ne
voulait pas la ressentir de nouveau. Il ne voulait pas revivre
cette scène. Genzô se précipita sur la porte
et l'ouvrit à toute volée. Il vit Sakura rentrer
dans sa chambre et il alla la rejoindre immédiatement avant
qu'il ne soit trop tard. Sakura allait fermer sa porte quand elle
suspendit son geste en voyant Genzô.
Genzô paniqué : Tu… Tu ne vas pas encore te
SUICIDER ?!
Sakura très glaciale : Q’est ce que ça peut
te faire, Wakabayashi ? Tu ne veux même pas de mes excuses
! TU NE ME LAISSES MEME PAS UNE CHANCE DE M’EXPLIQUER
! JE VEUX MOURIR MIEUX CELA VAUDRA POUR TOUT LE MONDE ! JE SUIS
MAUDITE ! JE… JE…
Genzô : KINOMOTO ! ÇA SUFFIT ! TU TE COMPORTES
COMME UNE GAMINE !
Sakura : TOI AUSSI TU TE COMPORTES COMME UN GAMIN !
Genzô et Sakura se jaugèrent sans rien dire pendant
un moment. Sakura sentit une lassitude la gagner. Elle était
si fatiguée par le décalage horaire et la dispute
avec Genzô n'arrangeait pas les choses. Genzô avait
peur et n'osait pas la prendre dans ses bras bien qu'il ait tellement
envie de la rassurer.
Sakura lasse : Je suis fatiguée, Wakabayashi. Je n’en
peux plus ! Je veux vraiment mourir, mais je t’ai fait cette
promesse… Cette promesse était de ne pas me suicider.
J’ai tenu cette promesse depuis que j’étais
au Japon pendant 11 mois !
Genzô : Merci… Merci d’avoir tenu cette promesse…
Je ne veux pas te perdre !
Sakura : Wakabayashi, on en parlera demain. J’ai tant de
choses à te dire sur mon séjour chez tes parents…
Genzô : C’est ce dont je voulais parler…
Sakura : Pardonne-moi, Wakabayashi.
Genzô : Je te pardonne.
Ils s'étaient réconciliés. Sakura détestait
rester en froid avec la personne qui avait toute son estime. Genzô
alla se coucher. Le lendemain, Sakura avait remonté ses
cheveux et remit sa casquette qui cachait une partie de son visage.
Genzô était quelque peu décontenancé,
car il avait encore du mal à voir qu'elle avait changé.
Sakura en le prenant en flagrant délit : Quelque chose
ne va pas, Wakabayashi ?
Genzô rougit et gêné : Excuse-moi.
Genzô abaissa sa casquette pour cacher sa gêne, mais
Sakura le connaissait que trop bien. Elle connaissait ce geste,
si bien puisqu'elle avait observé Genzô depuis qu'elle
était entrée dans l'équipe en tant que manager
la première fois quand elle était venue en Allemagne.
Sakura : C’est le fait que j’aie changé mon
apparence qui te met dans cet état ?
Genzô ahuri : Comment ?! Comment fais-tu pour comprendre
si bien ?
Sakura : Parce que c’est difficile de nier que j’ai
changé mon apparence.
Genzô : On arrive presque au stade…
Sakura ne pipait mot. Rémi et Genzô n'avaient rien
dit à l'équipe de son retour imminent, car ils leur
réservaient la surprise. L'entraînement se passa
quelque peu moyennement ce qui a le don d'agacer l'inconnue à
la casquette. Genzô le remarqua et décida d'apostropher
ses coéquipiers. L'inconnue remercia intérieurement
le gardien d'être intervenu à temps. À la
fin de l'entraînement, toute l'équipe reprochait
à Genzô le ton qu'il avait employé.
Voix très glaciale : Si vous avez
des reproches à adresser à Wakabayashi, retournez-les
contre moi ! Me suis-je bien fait comprendre ?
Toute l'équipe était stupéfaite sauf Genzô.
Karl-Heinz et Hermann avaient l'impression de reconnaître
la voix.
Karl-Heinz : Kinomoto-san ?!
Hermann : Je croyais que tu ne reviendrais
plus.
Sakura très glaciale : Kartz-san,
tu es sûr que tu veux que je disparaisse de la circulation
à jamais ?
Genzô et Karl-Heinz : NON
!
Sakura émit un petit sourire triste : Je
m’en doutais.
Hermann : Je ne te reconnais plus Kinomoto-san.
Tu as tellement changé ! Tu n’étais pas habillée
comme ça il y a 1 an.
Sakura : Peut être, mais c’est
comme ça.
Karl-Heinz sentait l'aura de Sakura s'obscurcir de plus en plus
et la faire ressortir encore plus mystérieuse qu'avant.
Seul Genzô connaissait un des secrets de Sakura et il avait
bien l'intention de connaître tous ces secrets, petit à
petit, car il voulait surtout redonner confiance à Sakura.
Karl-Heinz et Hermann décidèrent de fêter
le retour de Sakura en allant dans une boite de nuit. Sakura voulait
parler en privé avec Genzô, mais son plan était
voué à l'échec, car ils n'eurent d'autre
choix que d'accepter de les suivre. Genzô était quelque
peu dépité. En boite de nuit, Sakura et Genzô
étaient assis dans un coin tandis que Karl-Heinz et Hermann
dansaient afin de draguer quelques filles.
Genzô : Je crois que la surprise était une réussite,
Kinomoto.
Sakura : Je sais. J’ai fait exprès d’attendre
aujourd’hui pour leur faire la surprise. Je voulais que
les choses se passent bien hier, mais j’avais tout gâché…
Genzô la réprimanda : Ça suffit, Kinomoto
! On n’en parle plus ! On va parler d’autre chose.
J’aimerai savoir quelle est ta date d’anniversaire,
si ce n’est pas indiscret.
Sakura morose : Elle est déjà passée…
C’était le 1er avril.
Genzô lui sourit gentiment : Ne fais pas cette tête,
on la fêtera l’année prochaine si tu veux.
Sakura en baissant sa casquette : 7 ans… 7 ans que je n’ai
plus jamais fêté mon anniversaire… Je ne sais
si je vais y arriver…
Genzô ne pouvait pas voir le visage de Sakura à
cause de la casquette, mais le ton de la jeune fille était
rempli de tristesse si profonde qu'il en avait le cou brisé.
Il passa un bras autour des épaules de Sakura pour la consoler,
mais la jeune fille qui détestait la pitié le repoussa
gentiment.
Sakura froide : Je ne veux pas de ta pitié, Wakabayashi
!
Genzô confus : Excuse-moi. Ce n’est pas ce que je
voulais…
Sakura ne disait rien, mais elle avait compris où il
voulait en venir. Il voulait qu'elle retrouve sa place dans le
monde, il voulait qu'elle ait confiance en lui.
Sakura : Tu viens danser ?
Genzô gêné : Je ne sais pas danser.
Sakura émit un petit sourire amusé : Moi non plus,
mais un slow n’est pas difficile.
Genzô rougit : Bon d’accord… Uniquement parce
que c’est toi ma cavalière !
Sakura eut un petit sourire de fierté et entraîna
Genzô sur la piste de danse. Sakura passa ses bras autour
de la taille de Genzô, car elle était trop petite
avec ses 1 m 55, puis elle posa sa tête contre le torse
du jeune garçon qui referma ses bras autour d'elle. Karl-Heinz
assistait à la scène et enviait Genzô d'avoir
Sakura dans les bras. Même s'il était résigné,
Karl-Heinz aimait encore Sakura, mais il ignorait encore si c'était
de l'amour ou de l'amitié. Après le slow, Sakura
et Genzô retournèrent à la table.
Sakura : Merci pour la danse.
Genzô : C’était un plaisir.
Sakura : C’est quand ton anniversaire ?
Genzô : Le 7 décembre.
Sakura : Mais c’est dans 3 jours !
Genzô : Tu n’aurais rien prévu ?
Sakura exaspérée : Comment veux-tu que j’aie
quelque chose à faire alors que je reviens à peine…
Genzô : Excuse-moi mais…
Sakura : Non ce n’est rien. C’est moi qui te dois
des excuses. Je suis un peu stressée ces derniers temps.
Je suis d’ailleurs fatiguée ce soir.
Genzô : On ferait mieux de rentrer. Attends-moi là,
je vais prévenir les autres.
Sakura : Merci Wakabayashi.
Genzô alla avertir ses coéquipiers qu'il rentrait
avec Sakura puis ils sortirent de la boite de nuit. L'air frais
et glacial fit du bien à la jeune fille qui détendit
ses muscles et abaissa sa tension de moitié.
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