Chapitre 23 : L'anniversaire
de Genzô
Sakura n'avait toujours pas pu raconté ce qu'il s'était
passé chez ces parents à Genzô. Elle redoutait
sa colère ou bien elle avait peur. Peur de sa réaction.
Genzô attendait qu'elle en parle mais lorsque Sakura essaya
de le faire, elle fut toujours interrompue par quelqu'un. Soit
c'était Fred ou Hermann qui étaient trop curieux
pour savoir la nature de leur relation soit c'était Karl-Heinz
qui avait besoin de parler de ses propres soucis à Sakura
y compris de connaître les secrets de la jeune fille. Genzô
commença à en avoir assez.
Ce matin-là, on était le 7 décembre et
c’était l’anniversaire de Genzô. Emilie
s’approcha discrètement de Sakura qui était
en compagnie de Genzô…
Emilie : Kinomoto-san, puis-je te parler
en privé ?
Sakura : Oui bien sûr.
Perplexe, Genzô regarda Sakura s’éloigner.
Il se demanda bien pourquoi. Un peu plus loin, Emilie et Sakura
s’arrêtèrent…
Emilie : Je ne sais si tu es au courant,
mais c’est l’anniversaire de Wakabayashi qui aura
14 ans aujourd’hui.
Sakura : Je suis déjà au courant.
Emilie : Tu es revenue il y a 4 jours et
nous n’avions pas pu fêter le tient alors on va le
faire en même temps que son anniversaire.
Sakura retourna auprès de Genzô quand les Mayuko
arrivèrent et souhaitèrent un « Bon anniversaire
» comme d'habitude en lui donnant un petit porte clés
avec le « G » de Genzô. Une question trottait
dans la tête de Sakura et elle en profita pour la lui poser
dès que les Mayuko s’éloignèrent.…
Sakura : Depuis combien de temps es-tu dans cette famille ?
Genzô : Depuis que je suis arrivé à Hambourg
il y a 3 ans. Ils me considèrent comme si j’étais
leur fils et ils me fêtent mon anniversaire et surtout à
Noël.
Sakura : Hum. Je vois. Je t’envie Wakabayashi…
Au fait … Bon anniversaire, Wakabayashi.
Genzô : Merci, Kinomoto.
Un peu plus tard, Sakura et Genzô arrivèrent au
stade en même temps ce qui avait valu des moqueries de l'équipe.
Genzô râlait tandis que Sakura abaissait sa casquette
pour cacher sa rougeur sur ses joues. Malgré ce petit incident,
l'entraînement se passa bien. Vers 17 h, Sakura s'en alla
en ville pour trouver un petit cadeau pour Genzô. Elle fila
à une bijouterie et trouva ce qu'il fallait pour Genzô.
Elle paya avec son argent et non avec l'argent des parents de
Genzô. Sakura ne voulait pas de leur argent, mais ces derniers
avaient insisté pour qu'elle accepte. Sakura avait préféré
ne pas les contrarier.
A 17 h 45, Sakura rentra à la maison et alla se doucher
puis changer de vêtements. Elle ne porte même pas
une seule robe puisqu’elle n’en avait pas alors elle
prit son plus joli pantalon. Elle ne descendit qu’à
18 h 15 au salon. Elle vit Karl-Heinz et Hermann ainsi que Tatsuo.
Tatsuo : Tout va bien, Kinomoto-san ?
Sakura : Oui.
Elle baissa sa casquette pour cacher ses yeux remplis de tristesse.
Elle aurait bien aimé de ne pas être là, car
cela lui faisait mal de faire la fête. Elle n’avait
pas fêté son anniversaire cette année alors
qu’elle vivait chez les Hyuga.
Sakura : Et puis comment vais-je parler à Wakabayashi
en la présence de Mayuko-chan et de Kartz-san qui vont
faire les curieux pendant toute la soirée ?! Offrir un
cadeau devant eux ne me gêne peut être pas trop mais
je dois lui raconter mon séjour au Japon… Il y a
des choses que je ne veux pas que les autres le sachent…
Ce n’était qu’à 19 h 30 que Genzô
arriva dans le salon, ne se doutant de rien, il ouvrit la porte
et…
Tous : Joyeux anniversaire !
Genzô ne s'y attendait vraiment pas et était content
d’une telle surprise. Emilie s’expliqua…
Emilie : Comme nous n’avions pas pu
fêter le retour de Kinomoto-san, nous avions pensé
de le faire le jour de ton anniversaire… Son retour est
en quelque sorte ton cadeau d’anniversaire…
Genzô : Merci d’être revenue, Kinomoto…
Sakura baissa sa casquette pour cacher sa gêne, geste
que Genzô connaissait que trop bien puisqu’il en faisait
de même. Elle était revenue non pas pour son anniversaire
dont elle ne savait même pas la date, mais pour lui seul.
Elle avait besoin de sa présence pour oublier un peu ses
soucis, elle avait besoin de le voir, car les lettres et les téléphones
ne lui suffisaient plus… Et malgré cela, elle refusa
de reconnaître qu’elle éprouvait plus que de
l’estime pour Genzô, mais elle ne connaissait pas
ce nouveau sentiment.
Le repas était délicieux et l’ambiance sympathique.
Sakura s’était murée dans son mutisme presque
tout le repas. Elle répondait très froidement à
Hermann, qui était assis en face d’elle, le remettant
à sa place à chaque moquerie. Karl-Heinz, qui était
assis à sa droite, parlait de foot avec Genzô, sujet
où elle participa quelque fois sans montrer son enthousiasme.
Karl-Heinz avait l’impression que Sakura s’ennuyait,
mais Genzô avait une autre impression. Il était persuadé
qu’elle était très heureuse de parler de foot,
mais selon lui elle préférait masquer ses sentiments
comme il avait l’habitude de faire.
Genzô : Mais quelque chose cloche… Kinomoto a
bel et bien changé. Il a dû se passer quelque chose
pour qu’elle réagisse ainsi ou bien elle n’avait
plus envie de se forcer à sourire quand elle n’en
avait pas envie…
Genzô était un garçon comme Karl-Heinz qui
plaisait à beaucoup de filles allemandes à Hambourg,
mais aucune n’avait réussi à pénétrer
son cœur. Il ne s’intéressait qu’au foot…
Il n’y avait que le foot dans sa vie. Seule Sakura y était
parvenue sans aucun effort, sans être prétentieuse
ni sans être une allumeuse, une vraie séductrice.
De son côté, Sakura plaisait à beaucoup de
garçons, qu’ils soient allemands, japonais, italiens
ou anglais ne changeaient pas grand chose. Sakura ne laissait
aucun garçon pénétrer son cœur sauf
Genzô qui lui ressemblait en quelque sorte. Sakura gardait
encore une grande distance avec lui, distance creusée par
les très lourds secrets qu’elle renferme. Sakura
avait laissé Genzô voir une petite partie de son
cœur, cette petite partie était une toute petite lueur
d’espoir… Espoir très mince et beaucoup trop
fragile car Sakura avait trop peur d’avoir le cœur
en miettes, peur d’être trop déçue par
la vie. Sakura avait ainsi érigé une froideur implacable,
glaciale et quasiment impossible à faire fondre.
Il était 22 h quand tout le monde offrit un petit cadeau
pour Genzô sauf Sakura qui hésitait un peu…
Karl-Heinz l’encouragea : Vas-y Kinomoto-san...
Sakura : Très observateur, Schneider-san
!
Karl-Heinz sourit : Tu es mon amie, Kinomoto-san
! Tu m’as aidé en m’offrant ton amitié
alors c’est à moi de t’aider maintenant !
Sakura, encouragée par les paroles de Karl-Heinz, glissa
un petit paquet dans la main de Genzô qui parut très
surpris. Sakura baissa sa casquette ce qui amusa Genzô et
Karl-Heinz, qui avait maintenant compris ce geste répétitif.
Karl-Heinz avait remarqué que le geste, que Sakura utilisait,
était exactement le même que celui de Genzô.
Cela l’avait étonné au début puis il
avait conclu qu’elle attachait beaucoup d’importance
au gardien de but. Ce dernier ouvrit le petit paquet que la fleur
de cerisier venait de lui offrir et découvrit une chaîne
en or dont le bout se terminait par un pendentif en forme de ballon
de foot.
Genzô : C’est magnifique ! Quel cadeau ! Je ne
le quitterai jamais…
Hermann : Ouah ! J’ai jamais vu ce
pendentif !
Fred : Tu es amoureuse, Kinomoto-san ?
Hermann : Et pas de n’importe quel
garçon ! Avoue que tu es amoureuse de Wakabayashi !
Sakura resta sans voix puis reprenant ses esprits, elle lança
un violent « N’importe quoi » en allemand. Elle
quitta la pièce pour aller sur la terrasse afin de cacher
son visage devenu complètement rouge. Tout le monde se
contenta de jeter un regard noir à Fred et à Hermann
pour avoir mis dans l’embarras la jeune fille. Genzô
était dépité, car il n’avait même
pas pu la remercier. Karl-Heinz observait SGGK puis il lui donna
un petit coup de coude pour l’inciter à la rattraper.
Karl-Heinz : Va la rejoindre, imbécile
! Il faut toujours le faire réagir depuis que Kinomoto-san
est là…
Genzô ne se le fit pas répéter deux fois
et partit sur la terrasse. Il la trouva assise sur un banc : Sakura
avait ôté sa casquette et ses longs cheveux flottaient
sous la brise du vent. Elle offrait son visage fermé à
l’air frais, mais Genzô vit quelque chose qu’il
le surprit au plus haut point. Sakura pleurait silencieusement,
mais elle avait aussi un sourire aux lèvres. C’était
le sourire qu’elle avait une seule fois adressé à
Marie, la sœur de Karl-Heinz, mais encore plus beau que ce
jour-là… Car ce sourire était encore plus
craquant, plein de promesses et rempli de vie. Genzô n’osait
plus bouger de peur de ne plus voir ce sourire si enchanteur.
Il sentit que son cœur cognait dans sa poitrine à
un rythme effréné, prêt à exploser
à tout moment.
Mue par son instinct, Sakura tourna la tête en direction
de Genzô, mais au lieu de l’effacer vivement comme
elle avait l’habitude de le faire, elle l’accentua
encore plus en tendant une main vers lui. Envoûté,
Genzô comprit le message et se rapprocha d’elle pour
prendre place à ses côtés. Sans rien dire,
Sakura prit le collier des mains de Genzô et le passa au
cou du garçon.
Sakura : Promets-moi de le porter pour toujours. C’est un
porte-bonheur.
Genzô : Je te le promets. Merci Kinomoto.
Soudain, Sakura effaça son sourire à la grande
déception de Genzô, .elle se refermait à nouveau.
Sakura : Wakabayashi… J’ai vraiment des choses à
te dire… Je ne sais par où commencer…
Genzô : Commence par le début.
Sakura allait ouvrir la bouche quand Hermann arriva suivi de Karl-Heinz.
Dépitée, Sakura s’empressa de remonter ses
cheveux et de remettre sa casquette.
Sakura : C’est encore raté !
Genzô : Le moment était très mal choisi…
La soirée continua. Sakura passa d’abord dans les
bras d’Hermann pour danser puis dans ceux de Karl-Heinz…
Karl-Heinz : Je suis désolé
pour l’interruption de tout à l’heure...
Sakura : Ce n’est rien. Ce n’était
pas très important… Bon sang ! Je me haïs
de mentir de la sorte ! J’ai vraiment très mal choisi
mon moment !
Sakura alla ensuite danser avec Genzô. Ce dernier était
contrarié d’avoir été interrompu.
Sakura : J’ai mal choisi le moment, Wakabayashi.
Genzô : Oui je sais.
Sakura : Je t’en parlerai une autre fois.
Sakura avait posé sa tête sur le torse de Genzô
qui avait refermé ses bras autour de la jeune fille en
dépit des moqueries de Fred et d’Hermann.
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