Chapitre 26 : Le lourd
secret de Genzô
Après son installation, Yolande demanda à Sakura
de l’accompagner à l’hôpital pour passer
des examens qu’elle aurait dû faire depuis longtemps.
Puis les deux filles rentrèrent à la maison. Yolande
commença à apprendre l’allemand avec l’aide
de Sakura. Genzô commença de moins en moins à
voir Sakura comme Karl-Heinz et tout le reste de l’équipe.
Noël approchait, tout était illuminé, tout
le monde était heureux sauf trois personnes, Genzô,
Sakura et Yolande. Le garçon n’aimait pas cette période
pour une seule raison… les enfants étaient joyeux.
Dès qu’il entendait un enfant dire « Maman
», cela lui pinçait le cœur même s’il
était content chez les Mayuko.
Quant à Yolande, elle haïssait cette période
car elle se faisait violer par au moins 3 garçons plus
âgés qu’elle avait en guise de cadeau de ses
parents. Elle espérait ne plus jamais revivre ce cauchemar
en venant dans cette famille.
Sakura détestait aussi Noël car dans sa famille,
personne ne la fêtait. Son père et sa mère
lui offraient en guise de cadeau leurs ébats avec d’autres
personnes sous ses yeux un à un puis un autre sans les
amants. Sakura avait été traumatisée jusqu’à
l’âge de 8 ans. Quand elle était seule avec
Dan, elle lui offrait un cadeau, mais elle n’en recevait
jamais, car Dan était trop petit pour lui en faire.
Sakura se promenait en ville avec Genzô pour acheter un
cadeau à deux pour Fred. Sakura connaissait les goûts
des petits garçons que trop bien. Après avoir acheté
le cadeau, Sakura et Genzô passèrent devant un magasin
de sport spécialisé pour le haut niveau. Genzô
s’extasia sur une machine tire-balle ce qui amusa très
légèrement Sakura. Elle connaissait que trop bien
Genzô depuis qu’elle avait vécu chez les Wakabayashi
au Japon. Sakura aimait voir le beau sourire de Genzô qu’il
abordait uniquement quand il jouait au foot. Sakura n’avait
pas besoin d’autre chose que le sourire de Genzô pour
la rendre heureuse. Elle se moquait qu’il soit riche, car
elle se fichait vraiment de son argent. Elle vouait une grande
estime pour lui-même, pour ce qu’il est. Elle voulait
uniquement le voir heureux et peu importe les commérages.
Le 24 décembre, tout le monde préparait les cadeaux
même Yolande fit un effort pour faire un cadeau à
Sakura et Fred. Après l’entraînement, Sakura
se rendit au magasin de sport pour acheter un cadeau pour Genzô.
Le soir, tout le monde sauf Sakura passait à table pour
manger et bavarder. Yolande essaya de draguer Genzô sans
succès. Elle n’insista pas pour ce soir. Pendant
ce temps, Sakura était restée dans sa chambre. Elle
s’était endormie, mais ses rêves était
peuplés de cauchemars à cause de son très
lourd passé, son très lourd secret qu’elle
n’en parlait à personne. Il était à
peine 23 h quand Sakura se réveilla en sursaut. Elle pleurait
silencieusement. Genzô décida de monter la voir pour
lui proposer de manger le dessert et pour ouvrir les cadeaux.
Il frappa à la porte…
Genzô : Kinomoto ? C’est Wakabayashi !
Sakura : Entre, Wakabayashi !
Le jeune garçon entra dans la pièce qui était
dans la semi-obscurité grâce à une lampe de
chevet. Sakura avait eu le temps de mettre sa casquette pour cacher
ses yeux rougis au moment où Genzô avait frappé
à la porte. Genzô s’approcha d’elle…
Genzô : Et si tu venais manger le dessert ?
Sakura : Désolée, Wakabayashi. Je n’ai vraiment
pas faim et puis… Je ne mange jamais de sucreries.
Genzô inquiet : Tu ne te sens pas bien ?
Soudain le corps de la jeune fille était secouée
par de gros sanglots pourtant bien silencieux. Genzô s’assit
sur le lit et prit la main de Sakura mais la jeune fille l’arracha
violemment de la sienne.
Sakura d’une voix brisée : Je ne veux pas de ta pitié,
Wakabayashi ! J’en ai horreur !
Genzô : Mais qu’est ce que tu as ?
Sakura d’une voix tremblotante : Wakabayashi, je ne pourrais
même pas supporter plus longtemps cette fête-là…
Je ne l’avais jamais vraiment fêté de ma vie
!
Genzô passa doucement la main sur la joue de Sakura et se
rendit soudain compte qu’elle pleurait. C’était
trop tard pour Sakura de reculer alors que Genzô enlevait
sa casquette. A peine la casquette ôtée, Sakura baissa
la tête et se blottit dans les bras de Genzô qui ne
pourrait plus jamais oublier la sensation du petit corps tremblant
et secoué de sanglots. Cela le rendit si triste de la voir
dans cet état, car il la préférait avec le
sourire ou avec sa froideur habituelle. Genzô aimait mieux
la voir avec le sourire si dévastatrice qu’elle avait
le jour de son anniversaire.
Sakura : Chaque année, chaque fête de Noël,
je recevais toujours le même cadeau que celui de mon anniversaire…
Surtout c’était toujours pareil tous les jours !
Jamais je n’obtenais autre chose… Jamais je n’obtenais
ce que je voulais…
Genzô la serra très fort contre lui. Sakura s’accrocha
à lui comme à une bouée de sauvetage…
Sakura : Parfois je t’envie, Wakabayashi ! Je t’envie
d’avoir toujours obtenu ce que tu voulais mais… Cela
ne te suffit pas, n’est ce pas ? Il te manque quelque chose…
Il te manque l’essentiel ! Tu es comme moi, Wakabayashi.
J’ai moi aussi manqué l’essentiel ! Je l’avais
appris qu’en élevant Dan. C’était pour
cette raison que Dan était ma raison de vivre. Je ne voulais
pas que Dan connaisse le même calvaire que toi et moi…
Je lui avais appris la tendresse, l’amour… Tout ce
que je n’avais jamais eu… Et c’était
de déception en déception que je suis devenue si
glaciale. Pourtant j’ai fait un très gros effort
pour que Dan ne connaisse pas la déception et surtout je
lui avais évité de devenir si glacial à son
tour.
Genzô se confia : Oui en effet cela ne me suffisait pas.
Ma mère ne m’aimait pas…
Sakura : Je suis au courant Wakabayashi ! J’ai eu une conversation
avec ta mère. Elle m’avait raconté sa vie…
Genzô surpris : Elle t’avait dit qu’elle n’avait
jamais accepté son mariage avec mon père, qu’elle
ne s’était jamais occupé de moi, qu’elle
m’interdisait de l’appeler « Maman » seulement
« Madame » sans ajouter « Wakabayashi »
?
Sakura : Oui, je comprenais pourquoi tu étais devenu froid.
Wakabayashi, c’était de ça que je voulais
parler l’autre jour. J’ai encore beaucoup de choses
à te dire sur mon séjour chez tes parents, mais
le moment est encore très mal choisi… Savais-tu que
tes parents se trompaient ?
Genzô cynique : Oui, je le savais. C’était
un mariage arrangé car je fais partie d’une famille
ancestrale. Tout ce que je voulais… C’était
l’amour de ma mère…
Sakura caressait le visage de Genzô et essuyait une larme
qui avait coulé le long de sa joue. Elle posa sa tête
sur son épaule tout en passant ses bas autour du torse
de Genzô…
Sakura : J’avais compris ce que tu voulais de ta mère…
J’étais restée chez eux de mai en novembre
et j’ai eu le temps d’élucider ton lourd secret.
Ce n’était pas très difficile pour comprendre
que ta mère ne t’avait jamais accepté…
Je ne pourrais plus jamais accepter que tu sois si malheureux
et si seul ! Plus jamais ça !
Genzô : Toi non plus, tu ne seras plus jamais si seule.
Je ne veux pas te voir dans l’état que tu avais quelques
minutes plus tôt.
Genzô la serra dans ses bras en la regardant dans ses yeux
émeraude. Il avait envie de l’embrasser ne serait
qu’une seule fois. D’un geste tendre, il caressa le
visage de Sakura et il avança son visage vers le sien.
Elle savait où voulait en venir Genzô et quelque
chose au fond d’elle lui disait de ne pas le repousser comme
elle avait l’habitude de faire avec tous les garçons.
Elle avait une très grande estime pour Genzô, mais
est ce que c’est tout ? Est-ce que ce n’était
que de l’amitié qu’elle ressentait pour lui
? Elle n’en savait rien. Tout ce qu’elle voulait le
moment présent, c’était juste un baiser volé
de Genzô. Elle ne demandait rien d’autre…
Voix : Wakabayashi ? Kinomoto-san ?
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