Chapitre 30 : Confessions
au Jour de l'An 3° partie
Sakura était conscience des paroles qu’elle venait
de prononcer et détourna la tête pour cacher ses
joues en feu. Elle savait que Genzô était si fier
de lui et elle aimait le voir ainsi. Elle se rappela soudain de
sa conversation avec Yolande à propos du cadeau mystérieux
qu’elle avait fait à Genzô et elle savait qu’elle
devrait lui dire la vérité car elle ne voulait surtout
pas le perdre. Pour la première fois de sa vie, elle avait
confiance en quelqu’un. Elle avait confiance en Genzô.
Lorsque Genzô se montrait fier, Sakura le trouvait quelque
peu prétentieux et orgueilleux. Bien qu’elle n’aime
pas ce genre de garçons, elle avait compris que cela faisait
partie du charme de SGGK. Elle aimait son air si fier et si froid
où se cachait un être très sensible, tendre
et timide. Elle l’aimait lui, tel qu’il était
et pourtant elle niait carrément ses sentiments pour lui.
Elle ne savait ce qu’elle ressentait vraiment pour lui,
mais le sentiment était encré dans son cœur
et elle était incapable de dire si c’était
de l’amour ou de l’amitié. Elle avait appris
l’amitié, mais sans plus car elle ne connaissait
pas la tendresse ni l’amour de qui que ce soit d’une
mère, d’un frère, d’un cousin, d’une
cousine, d’un oncle, d’une tante, d’un grand-père
ou d’une grand-mère.
Sakura recula jusqu'au mur, adossa son dos puis replia ses jambes
contre sa poitrine refermant ses bras autour. Elle fixa un point
invisible devant elle, les yeux dans le vague. Elle décida
de continuer son récit sur son séjour au japon tandis
que Genzô attendit la suite. Il la regarda et il ne pouvait
pas s'empêcher de la trouver si belle dans la position qu'elle
s'était mise. Elle avait l'air d'une enfant qu'elle n'avait
jamais pu être. Une enfant rêveuse. Soudain il vit
le regard de la jeune fille se changer. Les yeux avaient perdu
son éclat et étaient devenus durs et froids comme
de la glace.
Sakura : Après 4 mois, j'ai quitté la maison d'Hyuga
suite à la dernière lettre que tu m'avais envoyé
pour me rendre à Fujisawa. Comme je ne connaissais pas
la ville, je m'étais perdue et je m'étais trouvée
par hasard au stade de la Nankatsu. La première personne
que j'avais vue n'était autre que Tsubasa Ohzora. Comme
je n'avais pas vu sa photo, je n'avais pas fait de rapprochement
par la voix. C'était lui qui m'avait reconnu le premier.
J'ai ensuite rencontré Sanae qui avait cru que je voulais
lui voler Tsubasa. Je n'avais alors pas hésité de
la remettre à sa place. Au lieu de répliquer, elle
était décontenancée quand elle avait appris
que je demandais que mon chemin.
Genzô surpris : Non ? C’est pas vrai ?
Sakura : Si !
Genzô se mit à rire tandis que Sakura émit
un petit sourire. La suite allait être rude, car elle n'était
pas prête à tout raconter sur son séjour.
Il y avait une partie, la plus sordide, la plus traumatisante
qu'elle ne voulait pas à raconter à Genzô.
Cette partie-là lui était restée gravée
dans la mémoire à jamais. Sakura regarda Genzô
continuer à rire et elle aimait le voir ainsi. Elle le
trouva encore plus craquant avec le sourire que quand il était
froid et agressif. Sakura aimait toute la personnalité
de Genzô, qu'il soit méchant, froid, gentil, tendre
. Elle savait qu'il était riche, plus riche qu'elle, mais
elle s'en fichait complètement !
Sakura : J’ai été escorté par trois
amis. Ce sont le trio de ton ancienne école.
Genzô qui avait arrêté de rire : Je les connais.
Ce sont Mamoru Izawa, Teppei Kisugi et Hajime Taki ?
Sakura : Oui. Ce sont eux qui m’avaient amené chez
toi. Arrivée à cette grande maison, J’ai sonné
et on m’avait ouvert. J’ai demandé à
voir le maître des lieux. Ta mère était absente,
mais ton père était là. Voilà ce qu’il
s’était passé exactement…
Flash back
M. Wakabayashi : Ainsi vous êtes vraiment la fiancée
de Genzô… D’ordinaire, il ne s’intéresse
pas aux filles…
Sakura froide : D’ordinaire, je ne m’intéresse
pas aux garçons ! J’ai simplement appris à
connaître votre fils en Allemagne !
M. Wakabayashi : Quel caractère ! Pour quelle
raison venez-vous chez nous ?
Sakura : Je suis la fiancée de votre fils !
M. Wakabayashi : C’est ce que prétendent toutes les
filles qui courent après Genzô à cause de
son argent, notre argent plutôt !
Sakura très glaciale : Je ne suis pas du tout intéressée
par l’argent des riches ! Si j’apprécie votre
fils, c’est que j’ai découvert qu’il
a un cœur ! Il est un être humain pas un objet ! Puisque
cela ne vous rassure pas, je vais vous le prouver !
M. Wakabayashi : Je n’en crois pas un mot.
Sakura en sortant une lettre de Genzô : Voici la lettre
que votre fils a laissée à votre intention !
Fin de flash back
Genzô ahuri : Tu as vraiment dit à mon père
que je suis un être…
Sakura confirma : Un être humain et pas un objet, oui !
Genzô éberlué : Et que tu… Et que si…
Sakura ironique, mais confirma quand même : C’est
un interrogatoire ? Que je ne suis pas du tout intéressée
par l’argent des riches et que si j t’apprécie,
c’est que j’ai découvert que tu as un cœur,
oui !
Genzô était vraiment sans voix. Il n’arrivait
pas à croire ses oreilles et pourtant il avait parfaitement
bien entendu les paroles de Sakura. Une indicible joie éclata
en lui… Joie qu’il n’avait alors jamais éprouvée
de sa vie. C’était la première fois qu’une
personne lui disait ça, c’était aussi la première
fois qu’une personne ose de tenir tête à ses
parents et de dire franchement leurs 4 vérités…
C’était des mots qu’il avait toujours rêvés
d’entendre, pendant toute son enfance, il avait attendu
ces simples paroles. Il avait fallu que ce soit Sakura qui les
prononce ! Mais pourquoi seulement Kinomoto ? Pourquoi elle ?
Telles étaient les questions que posait SGGK, le garçon
le plus froid, le plus glacial, le glaçon non fondu. Peut-être
seule Sakura pouvait répondre à ces questions…
Il n’en savait rien. Le jeune garçon ne savait plus
quoi dire et soudain une larme coula le long de sa joue. Puis
en venait une autre et encore pour en finir à torrent.
Alertée par le bruit des sanglots, Sakura tourna la tête,
qu’elle avait jusque-là baissé pour éviter
de croiser le regard du jeune homme, vers lui. Elle resta pétrifiée,
ne sachant pas quoi faire.
Sakura se mordit la lèvre inférieure, ennuyée
de voir qu’un garçon pleure pour la première
fois. Elle le voyait sous un autre jour. Elle le voyait comme
un enfant privé de l’amour d’une mère,
un enfant complètement abandonné. Sakura connaissait
ce sentiment puisqu’elle l’avait elle-même vécu
avant que ses parents ne soient plus du monde des vivants, avant
qu’elle ne devienne une personne très responsable
malgré son âge. Voyant que Genzô ne se calmait
pas, Sakura changea de position et s’approcha de lui à
4 pattes sur le lit. Dès qu’elle fut plus proche
de lui, elle passa doucement une main caressante sur la joue de
SGGK pour essuyer les larmes avant de passer le bras autour de
son cou. Elle était sur ses genoux et elle avait posé
sa tête au-dessus de la tête de Genzô, offrant
ainsi son cou. Soudain Genzô passa un bras autour de la
taille de Sakura et la serra très fort contre lui, pleurant
de tout son corps dans le cou gracile de la jeune fille.
Ils restèrent un long moment dans cette position. Sakura
caressait doucement le cou de Genzô lui murmurant des mots
doux et gentils, des mots qu’une mère aurait pu dire
à un enfant de bas-âge. Sakura ne comprenait pas
pourquoi Genzô s’était mis à pleurer
comme un bébé tout d’un coup. Elle réfléchissait
un moment à ce qu’elle avait dit jusqu’à
ce que qu’elle entende les sanglots de son ami. Puis une
évidence vint à son esprit. Sakura comprit qu’elle
avait dit des mots que Genzô rêvait vraiment d’entendre
de la bouche de sa mère et de son père. Ces mots,
elle voulait, elle aussi les entendre de la bouche de ses parents.
Sakura eut un pincement au cœur. Elle ne s’était
pas rendu compte quand elle les avait prononcés la première
fois, mais maintenant, elle en souffrait !
Sakura resserra son étreinte et entoura le torse de Genzô
de l’autre bras. Elle mordillait sa lèvre inférieure
pour s’empêcher de pleurer à son tour. Genzô
savourait la tendresse que Sakura avait consentie de donner sans
regret. Cette tendresse qu’elle gardait uniquement pour
Dan et qu’elle avait enfoui au fond de son cœur, de
son être à sa mort.
Au bout d’un moment, Genzô s’était calmé
mais il resta dans les bras de Sakura et surtout il ne la lâcha
pas. Il ne comprenait pas pourquoi Sakura disait de telles paroles
alors qu’il ignorait encore tout son passé.
Genzô murmura : Pourquoi dis-tu des mots que je voulais
entendre ? Pourquoi ?
Sakura : …
Genzô : Kinomoto ?
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