Chapitre 41 : L'anniversaire
de Sakura 1° partie
Tout était clair maintenant… Il comprenait les «
pourquoi » qu’il se posait souvent dans sa tête
jusqu’aujourd’hui : Sakura haïssait les jours
de fête, manquait de confiance en qui ce soit, avait ce
geste de recul involontaire, fuyait et refusait d’affronter
ce passé, voulait mourir en se suicidant et avait si peur
de tout. Mais est-ce que ses parents avaient vraiment disparu
mystérieusement ? Où était le reste de la
famille ? Telles étaient les questions que se pose maintenant
Genzô.
Il regarda le visage angoissé de la jeune fille qui mordillait
nerveusement sa lèvre inférieure. Genzô prit
conscience qu’elle avait risquée le tout pour tout
en racontant son douloureux et traumatisant secret et il était
vraiment très fier d’elle.
Genzô : C’était donc ce que tu as vu chez mes
parents que tu voulais me parler au téléphone ?
Sakura : … Oui…
Genzô : Tu aurais dû…
Sakura se défendit : Je ne pouvais pas car ça me
rappelait trop mon enfance !
Genzô : … Je comprends.
Sakura : Ce qui m’a outré au plus haut point, c’était
ton père ! Il t’avait acheté de nouveaux gants
et une machine de massage. Les as-tu reçu ?
Genzô : Oui. La machine de massage est rangée dans
un coin de ma chambre.
Sakura : Je ne l’avais pas vue. Enfin ce n’est pas
ça le plus important. Pourquoi ne me rejette-t-il pas
comme tous ceux qui m’avaient fait jusqu’à
la mort de mes parents ?
La jeune fille était affreusement angoissée et
elle voulut ôter sa main de celle de Genzô, mais ce
dernier ne la laissa pas faire. Elle baissa alors sa tête
pour cacher sa plus grosse peur envers lui. Genzô soupira,
se rapprocha d’elle et passa une main sous le menton de
la jeune fille pour la redresser. Il remonta la main jusqu’à
la joue qu’il se mit à la caresser tout doucement
sans lâcher la main de la jeune fille.
Genzô : Sakura… Rien n’est de ta faute pour
tout ce que tu as vécu… Tout devrait revenir à
tes parents ! Je sais maintenant pourquoi tu disais des mots que
je voulais entendre… Parce que tu aurais aimé les
entendre pour toi… Jamais… Plus jamais je ne te laisserai
connaître cet enfer. Sakura, je tiens beaucoup trop à
toi pour que je te rejette à cause de ce passé,
à cause de tes parents et de ta famille. Tu m’entends
? Tu ne seras plus jamais rejetée injustement ! N’aie
plus peur, Sakura… Je ne te laisserai plus jamais seule
face à ton destin ! Tu peux compter sur moi. (Sakura éclata
en sanglots libérant toute la tension, toute cette peur
qui lui comprimait le cœur et gâchait sa vie) Pleure
Sakura… Pleure autant tu veux et tu iras beaucoup mieux…
A peine que Genzô avait lâché la main, il
serrait Sakura, qui s’était jetée à
son cou, dans ses bras forts. Il lui caressait le cou avec douceur.
La fleur de cerisier avait besoin d’évacuer toute
sa peine et sa déception trop longtemps retenues.
Genzô : C’était pour ça qu’elle
me comprenait si bien… Ce que j’ai ressenti était
exactement le même sentiment pour elle mais il y a quand
même une différence entre elle et moi du côté
des surprises le jour des fêtes… J’ai toujours
eu ce que je voulais mais pas elle… Tu es mon amie, la plus
proche que je n’ai jamais eu Sakura. Ça me fait mal
de te voir pleurer autant… Je voudrai tant que tu sois heureuse
à partir d’aujourd’hui…Tu te sens
mieux ?
Ça faisait une heure que Sakura avait pleuré sans
retenue. Elle s’était finalement calmée toujours
blottie dans les bras de Genzô. Elle savait maintenant qu’elle
pouvait toujours avoir confiance en lui et qu’elle viendrait
à lui en cas de soucis. C’était comme si un
gros poids lourd n’existait plus, mais pourtant elle avait
encore gardé le secret de la prétendue disparition
de ses parents qu’elle finirait un jour par lui avouer.
Sakura : Oui Genzô.
Genzô sentit un frisson de plaisir dans son dos lorsqu’il
entendit son prénom dans la bouche de Sakura et pourtant
ce n’était pas la première fois qu’elle
l’avait prononcé. Mais dans ce prénom qu’elle
venait de prononcer, il y avait une douceur un peu rauque mais
aussi une sensualité.
Genzô d’une voix un peu rauque : On y va ?
Sakura : Oui.
Elle se détacha de Genzô et se redressa puis elle
l’aida à se relever. Ils se mirent tous les deux
en route vers la maison des Mayuko en se tenant la main. Ils arrivèrent
à l’entrée sans rentrer tout de suite car
Genzô prit alors un foulard…
Sakura surprise : Pourquoi ?
Genzô : C’est une surprise.
La réaction de Sakura fut immédiate car elle se
raidit et le visage palissait à vue d’œil. Maudissant
sa maladresse, Genzô la prit dans ses bras pour l’empêcher
de tomber.
Genzô : Pardonne-moi…
Sakura pâle : Genzô… Tu ne pouvais…. Tu
ne pouvais pas savoir que…
Genzô : Quoi ? N’aie pas peur de me le dire…
Vas-y.
Sakura d’une traite : A chaque jour de fête, ma famille
me disait « C’est une surprise » alors qu’il
n’en était rien.
Genzô pestant contre la famille de Sakura : Ton cadeau n’en
était même pas un ! Toujours pareil mais elle va
bien ta famille ?! Arg ! Si je pouvais faire le même discours…
Sakura sourit doucement en reprenant un peu ses couleurs : T’es
marrant, toi.
Genzô râla : Oh ça va !
Sur ce, il baissa ses yeux sur la jeune fille et plongea dans
ses yeux qui exprimaient l’amusement en plus de la peur.
Resserrant son étreinte, Genzô lui sourit doucement
pour la rassurer…
Genzô : Ne te fais pas de soucis, Sakura. Cela n’a
rien à voir avec ton passé. Fais-moi confiance.
Sakura un peu angoissée : Pro… Promis ?
Genzô : Promis. Je peux te bander les yeux maintenant ?
Sakura : Oui.
Genzô en lui mettant le bandeau : Tu sais, je suis très
fier de toi d’avoir tenté le tout pour tout pour
me le raconter car tu savais ce que tu risquais de perdre, n’est
ce pas ?
Sakura : Oui, je le savais…
Genzô : Tu ne me perdras pas… Jamais !
Sakura : Merci Genzô.
Ce dernier lui prit la main qu’il serra dans la sienne
pour lui faire comprendre qu’il serait toujours là
si elle avait besoin de lui. Il entra dans la maison avec Sakura
et la guida dans le salon qui était plongé dans
le noir. Genzô lâcha alors la main tout en lui murmurant
un « N’aie peur de rien, ma chère amie, tout
ira bien ! » pour rejoindre les autres de quelques pas puis
soudain…
Voix : JOYEUX ANNIVERSAIRE, KINOMOTO
!
Très surprise d’entendre plusieurs voix à
la fois, Sakura défit son bandage des yeux. S’accoutumant
à la lumière soudainement allumée du salon,
elle vit que tout le monde était là : Les Mayuko,
Yolande, Karl-Heinz, Hermann, Tatsuo et surtout Genzô qui
lui souriait gentiment. Sakura se sentit soudain si bizarre…
Elle essaya d’avancer un pas, mais sa tête lui tournait
violemment. Elle faillit s’effondrer si Genzô ne l’avait
pas rattrapé à temps. Il la maintenait dans des
bras car il la comprenait. C’était beaucoup trop
rapide pour elle…
Genzô : Je n’avais pas prévu ça…
Cette réaction était tout à fait normale
puisqu’elle venait tout juste de me confier ce secret qu’elle
avait jusqu’alors caché au fond d’elle.
Karl-Heinz inquiet : Tout va bien, Sakura
?
Sakura : Oui Karl-Heinz.
Genzô l’aida à s’installer sur le canapé
et s’assit à ses côtés tandis que Karl-Heinz
en fit autant de l’autre côté.
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