Chapitre 37 :
Départ programmé
Il ne restait plus que deux semaines avant le départ de la jeune fille, même si tous, elle y comprit, l'ignoraient. Nadia doutait de son départ, elle ne voulait pas quitter Genzô, il semblait si triste dès qu'on parlait du retour de la jeune fille à Paris. Seulement elle s'était jurée qu'elle partirait, ses amis l'attendaient et elle ne serait jamais réellement heureuse à Hambourg. De plus, Genzô ne semblait plus vouloir lui ouvrir son coeur, il semblait la fuir tout comme elle. Ils ne se voyaient que très peu.
Durant deux semaines elle ne cessa de réfléchir : devait elle partir ? Elle décida que oui, devait elle le lui dire, le prévenir, lui demander ce qu'il ressent ? Elle voulait partir discrètement, sans lui dire adieu, elle en serait incapable, ce mot « adieu » tremblait en elle mais restait dans sa gorge, sans pouvoir le prononcer. Elle avait peur que son départ fausse la réponse de Genzô.
Enfin, elle se décida et un vendredi après midi, par un magnifique soleil, elle se rendit à la gare pour commander son billet.
Elle n'était pas très sûre, elle avait peur de changer d'avis ! Au guichet, on lui proposa un billet pour le dimanche même ou 10 jours plus tard !!! Elle hésita puis choisit le dimanche, ayant peur de reculer d'ici 10 jours ! De plus, samedi Genzô serait occupé donc il ne ferait pas attention à elle.
En sortant, il pleuvait, de plus Genzô la vit sortir de la gare ! Il était si triste, il savait qu'elle partirait très vite !!!! Nadia, voyant qu'il pleuvait, se mit à courir pour rentrer le plus vite possible. Elle pleurait un peu et repensait à ce garçon, à cette année qui laisserait une trace indélébile dan son coeur, plus rien ne serait comme avant...
Walk on, through the wind
Walk on, through the rain
Il courrait lui aussi sous la pluie, le coeur rempli de question face au fait qu'elle s'en aille, il n'y était pas du tout préparé, il espérait toujours qu'elle reste malgré tout...
Though your dreams be tossed and blown
Walk on, walk on, with hope in your heart
Puis, au coin d'une rue, tandis qu'il courrait, il heurta une personne qui courait aussi. Il baissa les yeux, elle leva les yeux :
- Wakabayashi ?
- Nadia ?
And you'll never walk alone
You'll never walk alone
Il observa la jeune fille, elle avait dû pleurer. Ils ne disaient rien, leurs regards se fuyaient. Ils étaient l'un face à l'autre n'osant parler, n'osant questionner...
Un éclair retentit et Nadia, de peur, se blottit dans les bras de Genzô. Elle se sentait toujours en sécurité avec lui. Lui aussi trouvait cette sensation agréable comme toujours.... Il la garda contre lui puis elle parla pour justifier cet acte :
- J'ai très peur des éclairs, j'en ai horreur !!!
- C'est pas grave, tu ne risques rien !!!
- Tu rentres de l'entraînement ?
- Oui, et toi tu faisais quoi ?
- Oh une course pour Mme Ingelhart !!!! mentit elle, mais il n'était pas dupe !!!
- Oh, oui. La jeune fille tremblait. Quelle idée, tu as vu ta tenue (elle portait un T-shirt et un corser !!!!)
- Euh, quand je suis partie il faisait beau !!!!
Elle frissonnait toujours autant, elle était trempée alors que lui portait une veste !!!! Il la regarda et posa tout doucement sa veste sur les épaules de la jeune fille qui balbutia un petit « merci ». Il était si gentil, si doux, la Parisienne « savourait » ce moment de tendresse qui serait peut-être le dernier...
Ils marchaient tous les deux sous le parapluie de Genzô. Elle avait terriblement peur des orages, alors elle lui tenait le bras et était contre lui. Elle rougissait, il remarqua aussi que ses yeux étaient rouges, elle avait pleuré, elle partirait bientôt cela ne faisait plus aucun doute !!!!
Nadia commença à parler face à cette situation gênante :
- Euh, c'est vrai qu'au Japon, quand un garçon et une fille marche sous un même parapluie, cela veut dire qu'ils, enfin, tu sais, qu'ils sont ensembles ?
- Oui !
Ils ne savaient que se dire. Ce « oui » était comme pour dire, « oui, on est ensemble, je le veux ». Genzô se demandait comment continuer la conversation pour qu'elle lui dise quand elle s'en irait.
Le soir, Nadia commença à préparer sa valise mais juste les vêtements pour que personne ne s'en rende compte ou plus exactement que Genzô ne le remarque pas....
Elle avait prévenu Mr et Mme Ingelhart qui avaient promis de ne rien dire !!!! Elle était triste, ces personnes étaient vraiment très gentilles, elle avait du mal à les quitter. De plus, elle devait saluer Kartz, mais quand ? Elle rangeait ses affaires, elle regarda le coffret de Sailor Moon qu'elle avait eu à Noël, était-ce Wakabayashi ?
Genzô voulait savoir, voulait lui parler mais comment ? Il devait tenir, ne pas lui avouer afin qu'elle soit heureuse même si le départ serait difficile !!!!
Le lendemain (samedi) était le dernier jour que Nadia passait à Hambourg, elle décida de tout faire pour ne pas voir Wakabayashi de la journée, ne pas pleurer....
Genzô ne la vit pas de la journée ; elle travaillait au restaurant et l'après midi il jouait contre Schalke 04 un club allemand !!!! Hambourg gagna 2-0. Le match fini, Genzô rentra chez lui. Nadia travaillait toujours, il entra dans la chambre de la jeune fille ; elle avait déjà commencé à ranger, elle n'était pas venue au match, elle ne lui avait pas adressé la parole, ni même dit bonjour. Il était dépité, en chute libre et rien ne le retenait, il souffrait... seul, alors que les autres fois elle l'aidait...
Elle rentra vers 11h, accompagnée par Mme Ingelhart qui alla se coucher. Nadia entra dans sa chambre et continua à ranger mais la porte communicante entre sa chambre et celle du Japonais s'ouvrit. Elle sursauta et :
- Wakabayashi ?
- Tu comptais me le cacher, s'écria Genzô.
- Quoi ?
- Que tu pars, tu ne voulais pas me le dire !!! Comment je dois le prendre ?!!!! Tu n'as jamais pensé que de te sentir aussi distante et que tu partes sans rien dire puissent me blesser.
- Excuses-moi, pleura t'elle en ayant mis ses mains près du visage comme pour se protéger !!!
- Je n'ai pas l'intention de te faire du mal, se calma t'il, comment as-tu pu croire ?
- C'est une habitude !
- Ton père ?
- Peu importe !!!
- Si, je ne suis pas comme lui.
Genzô la prit dans ses bras, elle pleurait :
- Je n'aurais jamais la force de te dire adieu, je voulais partir sans que tu me vois pleurer !!!
- Ne t'inquiètes pas. C'est pas grave si tu pleures !!!
- Je suis désolé ! Je pars demain à 12h
- Déjà ? ... J'ai une faveur à te demander !!
- Quoi ?
- Dormir ensemble !
- Hein ? Mais Wakabayashi ça va pas ?
- Quoi c'est déjà arriver !!
- Mais ça n'était pas prévu !!!
- Bah, ça revient au même, s'il te plait Nadia. Demain, je m'entraîne on pourra pas se voir. C'est le seul moment que l'on peut passer ensemble !!!
-...
Il la resserra dans ses bras, ne voulant plus la quitter, pour ne jamais oublier la tendre sensation, de ses instants avec elle toujours trop courts...
Laisse-moi un peu de toi
J'apprendrai à te retenir
Aime-moi rien qu'une fois
Juste pour une heure, juste pour se dire
Que plus rien ne nous séparera jusqu'à demain
Laisse-moi un peu de toi
Avant de partir
- D'accord !!!
- Alors bonne nuit.
Ils s'endormirent enlacés, tristes mais ne pensant qu'à l'instant présent. Ils voulaient que cette nuit ne s'arrête jamais.... Dehors l'orage grondait, il pleuvait tout comme les yeux de Nadia, tout doucement sans un bruit mais Genzô ne dormait pas. Il caressa les cheveux de la jeune fille :
- Tu pleures ?
- Un peu !!!
Il lui essuya les yeux et l'embrassa tendrement sur le front :
- Je n'aime pas te voir triste !!!
Ils restèrent ainsi toute la nuit, Nadia dans les bras de Genzô qui la tenait contre lui...
|